Comité de défense du VERITABLE CAMEMBERT

 

Déjà en 1909

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Vos réactions préalables

Merci de vos réactions qui ont permis de constater certaines modifications sur le réglement présenté à la Presse et la prise en compte de la necessité d'avoir un Jury compétent et reconnu.

Vous retrouverez dans "Notre point de vue" notre demande initiale et constaterez que le nombre et la définition des catégories restent inchangée pour cette année ... vu les délais trop courts pour "modifier les accords de participation" nous a t'on dit.

De très nombreux e-mails, près de 200, sont parvenus aux organisateurs et ont eu l'effet escompté. Malgré le risque souligné par Monsieur Perico Legasse, fervent défenseur des AOC, il semble que le mail de Monsieur Frederic Valery qui définit la position d'un consommateur averti capable de distinguer les qualités des différentes offres produits et donc de faire des choix diversifiés sera une base de travail intéressante pour les concours à venir. Il a été communiqué dans le dossier Presse, ce qui est de bonne augure. D'autres témoignages complétent cette page dont la candidature spontanée pour le Jury d'un éminent scientifique.

Vous trouverez ci-dessous la copie d'extraits de ces missives avec nos commentaires.

Monsieur Périco Légasse nous écrit :

Je viens de prendre connaissance du projet de concours à Vimoutiers et vous exprime ma plus extrême réserve quant à ce projet. Bien que les distinctions soient claires, faire concourir en une même manifestation des Camemberts de Normandie AOC au lait cru avec d'autres fromages suppose un risque énorme de légitimation de tout ce qui se situe hors de l'AOC.

Commentaires : Nous ne sommes pas à l'origine de ce projet ... et avons contacté les organisateurs pour connaître les données préalables. Notre intervention correspond aux suggestions présentées précedemment.

Légitime ou non, ce risque existe pour le consommateur en position d'achat. Apprendre aux consommateurs à lire les étiquettes semble être une résultante positive du récent conflit. Vos collègues de Que Choisir ont osé le faire dans leur dernier test en soulignant l'incohérence des prix.

Il est impensable, après de qui s'est passé ces deux dernières années, que des fromages industriels "fabriqués en" ou "élaborés en" Normandie puissent venir se comparer à de vrais Camemberts. Il faut rester très ferme sur le principe suivant, tout ce qui n'est pas AOC au lait cru n'est pas du Camembert. Un point c'est tout. Ce n'est pas au Camembert authentique à légitimer, de près ou de loin, les ersatz et les copies qui nous font tant de mal. Il faut rester vigilant.

Quant aux fromages fermiers hors AOC, ils peuvent concourir entre eux mais pas être comparés aux autres ensuite. Ce serait une entorse aux principes de l'appellation d'origine ouvrant la porte à toutes les dérives.

Commentaires : dont acte.

Sans verser dans la paranoïa, ne tombons pas dans le piège, car il y aura toujours un dégustateur (ou un amateur) pour dire qu'il ne voit pas vraiment la différence entre le cru, le thermisé et le pasteurisé, voire trouvant les deux derniers meilleurs ... Vous savez bien qu'un affinage pointu peut semer la confusion chez un néophyte. Tout notre combat serait remis en cause.

Par ailleurs, en terme d'image pour le public, le message retenu sera que le Camembert est multiple est que celui au lait cru n'est qu'une variété parmi d'autres. C'est un quitus inestimable qui serait ainsi accordé aux "fabriqués ou élaborés en".

Commentaires : Entièrement d'accord, mais c'est la réalité de l'offre produit actuelle. Le Camembert est tellement populaire que les producteurs le traitent comme un produit de Mass Market banalisé comme ont pu le constater les adhérents du syndicat.

Le plus grave est le concours final, où, si j'ai bien compris ce règlement, les trois meilleurs de chaque catégorie seront remis en compétition. C'est à dire que l'on comparera le meilleur AOC, au meilleur non AOC et au meilleur fermier. Vous imaginez la catastrophe si c'est un thermisé, voire un pasteurisé, qui arrive premier?

Pour ma part, je soutiendrai le principe du concours par catégories bien distinctes, et séparément, sans aucune comparaison ultérieure entre les différents gagnants. Mais quand même, je n'ai pas ce genre de confusion.

Commentaires : C'est aussi le point de vue de Monsieur Frederic Valery ... mais c'est la réalité du choix du consommateur en position d'achat dans un marché trop banalisé, inorganisé en terme de segmentation.

En 1909, il n'y avait qu'un seul et unique Camembert, mais des centaines de producteurs. Cette période est révolue pour les raisons que l'on sait et si la République avait été moins laxiste en 1926, il n'y aurait que des Camemberts " DE " Normandie sur le marché. Je ne pense pas qu'il appartienne aux défenseurs du vrai de servir la soupe à ceux du faux.

Commentaires : Nos anciens savaient acheter leurs Camemberts en fonction des lieux de paturages, et ce jusqu'à la fin des années 60 ! Les Camemberts fermiers ne subissent pas l'amalgame des laits.

... Tenez moi au courant, je tiendrai compte de votre avis.

Bien cordialement

 

Frédéric VALERY - Consumere Simplex - fredv@free.fr

... Je ne suis qu'un simple consommateur, habitant en région parisienne et amoureux des fromages, qui peine à trouver du vrai Camembert. Dans notre région, les étals des hypermarchés, supermarchés, mini-marchés et épiciers sont remplis de "Camemberts" qui n'ont de Camembert que le nom, et certainement pas ni l'odeur, ni le goût ni même la saveur. Pour trouver un véritable Camembert, il faut chercher tout en haut du rayon, hors de portée de la ménagère objet de tous les désirs consuméristes, aller au marché, ce qui n'est guère facile lorsqu'il se tient un jour de semaine aux heures de travail, où pousser la porte de la boucherie (hé oui, dans le village dans lequel j'habite, c'est le boucher qui détient les vrais Camemberts).

Commentaires : Depuis l'ouverture de notre site, nombreux sont les témoignages exprimant les difficultés rencontrées par les consommateurs en position d'achat. La Région Parisienne reste toutefois privilégiée par rapport à la Province !

Je ne me permettrai certes pas de me comparer aux éminents membres du jury de votre concours, mais permettez-moi simplement de vous faire part de mon expérience d'acheteur final du produit "Camembert" : on ne peut pas comparer un véritable Camembert avec ce que l'on trouve chez nous. Surtout pour moi qui aime les Camemberts bien faits et non le plâtre qu'on sert à la cantine. Aussi, voir dans votre règlement que vous souhaitez faire figurer sur un même plan le Camembert AOC et le Camembert thermisé ou pasteurisé me laisse songeur.

Quel est le but de la manifestation que vous organisez ? Promouvoir le véritable Camembert de Normandie, fabriqué dans le respect des traditions (même en y introduisant des procédés modernes) et des normes AOC, ou permettre à des fabricants de fromage de pouvoir mettre en avant un éventuel premier prix obtenu lors de votre concours en vue d'augmenter leurs ventes ?

Commentaires : Nous ne sommes pas à l'origine de ce projet ... et avons contacté les organisateurs pour connaître les données préalables. Notre intervention correspond aux suggestions présentées précedemment. Vos commentaires ont déjà servis aux organisateurs pour modifier certaines données et préparer l'avenir d'un concours dont nous approuvons l'idée ...

Je ne suis pas du tout contre le fait qu'il existe sur le marché des produits tels que le Camembert non AOC au lait pasteurisé, et il m'arrive d'en consommer. Ne serait-ce que pour des raisons financières. Un Camembert thermisé est bien moins cher qu'un AOC, et pour une consommation courante ou pour des fins de mois difficiles, il s'avère un allié indispensable.

Commentaires : Cette différenciation prix est loin d'être générale ... ce qui génére la confusion pour les consommateurs non avertis. Les marques de Distributeurs, certaines sont AOC, y jouent un rôle non négligeable ... Il est malheureux de voir un Camembert fermier AOC vendu au prix de Camemberts industriels AOC ou non au Centre Leclerc d'Argentan ! Les petits producteurs restent isolés, sans aide pour la commercialisation de leurs produits.

Je comprends aussi l'intérêt que peuvent avoir des groupes industriels à développer leurs ventes. Au-delà d'intérêts financiers et de merchandising, il ne faut pas oublier qu'ils ont des employés à rémunérer, et que favoriser la vente de leurs produits, c'est favoriser l'économie de la région et empêcher au moins partiellement le départ de familles vers les grandes villes.

N B : Le merchandising se traduit toujours en terme financier : rendement, rentabilité au métre linéaire, etc ...

Toutefois, mettre en tant que catégories, au même niveau, le Camembert AOC avec les "Camemberts" au lait thermisé, pasteurisé, micro-filtré, c'est un peu comme organiser un concours du meilleur beurre qui distinguerait les catégories suivantes : 1) Le beurre, 2) La margarine, 3) Les pâtes jaunes à base de produits indéterminés. Ne seriez-vous pas, vous aussi, rêveur ? N'oubliez pas que le Camembert est un produit noble, et que sa qualité provient de la longue tradition Normande qui a donné tant de bonnes choses à nous autres parigots. Ne gâchez pas ce savoir-faire en permettant qu'il soit dévalorisé. A mon sens, le comité d'organisation, vous-même, les membres du jury et la Normandie toute entière êtes en train de vous tirer une balle dans le pied en sacrifiant un produit de qualité sur l'autel de la finance, par la main de quelque comptable qui ne souhaite qu'une chose : que la colonne "bénéfices" de ses résultats annuels montre le plus gros chiffre possible. Souhaitez-vous que Camembert reste associé à un produit typique, à quelque chose qui fait rêver, ou voulez-vous qu'on l'associe dans notre esprit à un produit de grande consommation, sans plus d'intérêt que le cassoulet en boîte ? Voulez-vous que demain figure au dos de l'emballage "Made in China" ? ou "peut contenir des résidus de fruits à coque" ? ou que le premier ingrédient de la composition ne soit plus du lait de vache, mais du lait de soja ou de l'eau ?

Commentaires : Nous souhaitons voir un marché diversifié avec des segmentation claires en dehors des marques à l'image du marché de la Bijouterie avec la Joaillerie, la Bijouterie Traditionnelle et la Bijouterie Fantaisie où nous savons, par expérience, que le consommateur en position d'achat se retrouve parfaitement.

A mon sens de modeste consommateur (mais néanmoins le payeur final pour le produit), votre concours ne devrait départager que des Camemberts AOC, ou alors procéder en deux étapes : d'abord départager les Camemberts AOC, les Camemberts fermiers, les Camemberts laitiers et les Camemberts au lait manipulé entre eux, puis faire un deuxième classement pour départager le premier de chaque catégorie, ou les trois premiers de chaque catégorie afin d'obtenir un seul et unique résultat final.

Commentaires : C'était notre suggestion ... comme représentative de la situation du consommateur en position d'achat l

De plus, votre règlement ne mentionne pas les membres du jury. J'ose espérer qu'il sera composé de personnes de la profession, de scientifiques, de représentants d'autres AOC, et de journalistes gastronomiques d'envergure nationale (je pense par exemple à des personnalités dont le nom figure au générique d'émissions télévisées et/ou sur la couverture de livres lus par tout-un-chacun et notamment nous autres, pauvres parisiens).

Commentaires : Nous avons proposé aux organisateurs une liste de noms de personnalités rencontrées dans le cadre du Comité à contacter, notamment des scientifiques, des fromagers, des membres d'autres AOC fromagères, des journalistes "sensibles". Vous trouverez ci-joint copie du mail d'une candidature spontanée particulièrement intéressante.

Le Camembert ainsi récompensé pourra alors se targuer d'être d'une qualité supérieure à ses concurrents, et d'avoir surmonté nombre d'obstacles. Cela ne pourra que renforcer sa position. Et si ce Camembert devait être issu de lait thermisé, pasteurisé ou micro-filtré, cela voudrait bien dire, comme nous l'assurent les professionnels des grands groupes laitiers, qu'ils sont aussi bons et même meilleurs que ceux fabriqués dans une arrière-cour de ferme entre le bœuf et l'âne. Et ce serait une excellente nouvelle pour nous autres consommateurs !

Commentaires : C'est notre point de vue ... pas notre souhait.

Mais, et je me répète, cette bonne nouvelle ne pourra être reconnue du consommateur que s'il arrive en tête en finale. D'où un concours en deux étapes. Si un Camembert non-AOC devait avoir la mention "élu meilleur Camembert au concours de Vimoutiers", parce que premier de la catégorie thermisé ou pasteurisé, et qu'il ne s'avère au final pas très bon, le pas sera vite franchi par le consommateur pour considérer le concours de Vimoutiers comme une fumisterie organisée par le groupe laitier propriétaire du label.

Commentaires : C'est aussi notre point de vue.

N'oubliez pas, le consommateur n'est pas aussi c… qu'il en a l'air : supposons qu'il achète un produit plutôt qu'un autre parce que sur la boîte il y a écrit "vainqueur du concours international de XYZ". Il goûte le produit : il n'est pas bon. Conclusion ? "Je n'achèterai plus ce produit" et "à XYZ, c'est des glands qui n'y connaissent rien, j'y mettrai jamais les pieds"… Mais je ne me fais pas de souci. Le consommateur pas si bête, c'est moi, c'est vous, ce seront nos enfants. Aussi, la question à nous poser est : aimons-nous nous faire avoir par un titre bien ronflant sur un produit qui se révèlera être médiocre ? Et de votre côté, aimeriez-vous voir figurer votre nom ou le nom de votre ville sur ce produit ? Ne craignez-vous pas que "gagnant du concours de Vimoutiers" sonne comme "Made in China" ?

Commentaires : N'oublions pas toutefois que certains "marketers" veulent prétendre éduquer le consommateur à partir d'un véritable matraquage publicitaire. On rétribue de moins en moins le lait tout en augmentant les budgets de communication !

Aussi, je vous conjure de prendre en compte les remarques qui vous ont été faites par le comité de défense du véritable Camembert. Cette association a œuvré pour le maintient de l'AOC n'incluant que le lait entier. C'est un peu grâce à eux si je peux encore trouver UNE marque de véritable Camembert parmi les 20 ou 30 que présente le supermarché local, et que je permets par mes achats de faire vivre mon boucher et son producteur.

En vous souhaitant bonne réception de ce message, et en espérant qu'il vous amènera à être encore plus impartial que vous ne le prévoyiez à l'origine,

Bien cordialement,

Commentaires : Merci.

Prof. Georges CORRIEU - INRA - AgroParisTech - Directeur de l'UMR GMPA

Je vous remercie vivement de m'avoir adressé ces informations relatives au concours.

Je m'associe à votre démarche, tant au niveau de vos propositions et contre propositions que des questions que vous posez. en particulier, proposer un concours par catégories me semble judicieux, mais peut être avec le même jury (car il me semble difficile de constituer 3 voire 4 jurys, si une finale était organisée.

Enfin, si mes compétences vous semblent utiles, en tant que responsable d'une équipe de recherche travaillant depuis longtemps sur l'affinage des fromages, et que consommateur régulier de Camembert, je vous propose de participer à un ou plusieurs de jurys envisagés

Bien cordialement et bravo pour votre action

Sans commentaires

Pierre Boisard auteur du livre « Le Camembert mythe français » aux éditions Odile Jacob.

Ayant pris connaissance de l’organisation d’un concours de Camemberts à Vimoutiers le 13 avril et de son règlement, je me permets de vous faire part de mon point de vue sur cet évènement.

À mon avis, en dehors de l’AOC, la mention fabriqué ou produit en Normandie ou de Normandie est trompeuse car elle est vide de sens.

Mentionner l’origine normande du lait n’a de sens que s’il conserve une typicité qui le distingue d’un lait venant d’ailleurs.

Or les procédés de standardisation industrielle du lait pasteurisé ne se limitent pas à la pasteurisation elle-même, ils concernent aussi le mode d’alimentation du troupeau et sa composition et toute la chaîne de traitement (découpage du caillé, saumurage, etc.).

Le propre de ce type de traitement est qu’il est reproductible partout et qu’il gomme justement la typicité. Il permet de fabriquer le même produit dans n’importe quelle région.

Pour moi, il y a donc essentiellement deux catégories de Camemberts, le Camembert AOC dont le cahier des charges a d’ailleurs réduit la zone de production et imposé un mode d’alimentation excluant l’ensilage et une majorité de vaches normandes et les autres Camemberts que je qualifie pour ma part d’industriels.

Reste le cas marginal aujourd’hui des Camemberts fermiers non AOC.

Je serai prudent sur cette catégorie que je connais mal, la dénomination « fermier » est assez floue et, pour ce que j’en connais, la qualité de ces fromages est discutable. Mais après tout on peut donner leur chance à ces petits producteurs dits fermiers à condition de bien préciser ce que recouvre ce terme.

Par ailleurs je crains que la catégorie lait cru non AOC ne laisse la porte ouverte aux produits non moulés à la louche ce qui serait regrettable, surtout après les épisodes récents.

Pour moi, il serait donc souhaitable de ne considérer que trois catégories :

1/ Camemberts AOC ;
2/ Camemberts fermiers au lait cru, moulés à la louche produits en Normandie,
3/ Camemberts industriels.

Mais est-ce bien utile de proposer cette dernière catégorie au concours ? J’en doute fort.

Cordiales salutations.

Commentaires : un playdoyer en faveur de notre position.

Il faut redéfinir le vrai lait cru pour pouvoir parler de véritable Camembert.