Comité de défense du VERITABLE CAMEMBERT
Déjà en 1909
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20 mars 2009 : Centenaire du Syndicat
Le Camembert connut très vite un très grand succès.
De la vallée d'Auge, le Camembert gagna toute la Normandie ... puis sa fabrication s'étendit hors de la Normandie, dans les autres provinces notamment en Touraine, en Bretagne et en Lorraine, mais aussi partout ailleurs, dans le monde, aux Amériques, en Afrique, en Asie et jusqu'en Océanie. II était connu sur les cinq continents !
Mais il se fabriquait un peu de tout sous les vocables de Camembert !
Face à cette concurrence, les Augerons, puis les Normands s'émurent et, déjà, en 1909, décidèrent de créer un Syndicat des Fabricants du Véritable Camembert de Normandie dont la mission fut de définir le Camembert, ses caractéristiques et ses critères de production.
Le S.V.C.N. est né trop tard.
L'individualisme forcené des Augerons n'avait pas permis de réaliser à temps le minimum d'union indispensable pour engager la procédure de protection de l'appellation « Camembert ».
Avec la première guerre mondiale, il devint le fromage le plus populaire. Il prit alors un caractère patriotique et réconfortant. Affublé d'une casquette dans les tranchées, il porte le nom argotique de claquot ou calendo.
Il en fut victime.
Trop souvent ont été fabriqués ici ou là, partout dans le monde, de façon plus ou moins industrielle, des produits qui n'ont de Camembert que le nom et la forme, et ne sont qu'une pâte trop salée ou une galette plâtreuse :
la médiocrité était devenue la règle et la qualité l'exception.
Avant 1950, les problèmes commerciaux n'existaient pas. Il fallait seulement bien fabriquer : c'était à la fois plus difficile et plus simple. Les fromagers étaient, pour la plupart, exploitants agricoles, donc très proches de leurs fournisseurs de lait, partageant leurs peines, leurs soucis, ce qui facilitait une compréhension mutuelle.
A cette époque, le lait pur de vache n'avait pas besoin d'être défini. En Normandie, il était naturellement produit par des vaches de races normandes nourries à l'herbe ou avec du foin. Pas d'ensilage, pas de stabulation, pas de réfrigération, pas de races championnes ... Un lait qui servait avant tout à faire du beurre.
Les fromages n'étant qu'un sous-produit...
La réclame permettait aux commerçants de faire connaître leur sélection de produits artisanaux différenciés. L'étiquette servait à leur mémorisation par des consommateurs conscients du rapport qualité-prix.
Avec l'apparition du Marketing, le développement des marchés lié à l'utilisation de la Publicité promotrice des marques, basée sur la notion de rêves, indépendemment de la qualité intrinsèque des produits, la fromagerie artisanale laissa la place aux fabriques pour transformer plusieurs centaines de milliers de litres de lait par jour, avec un équipement ultra-moderne orienté vers la minimisation des risques sanitaires et la productivité. L'utilisation du lait pasteurisé modifia fondamentalement le comportement des industriels et des producteurs laitiers. Le rendement devint le credo économique permettant de répondre aux exigences d'une grande distribution émergente, emblême du Mass Market.
La notion de qualité avait quasiment disparu au profit de celle de part de marché.
Produit populaire, le Camembert en fut une des premières victimes.
La création des Appellations d'Origine Contrôlée marque l'avénement des signes de la qualité. A l'origine, elle voulait être le reflet d'un savoir faire traditionnel local à partir de produits du terroir, de produits naturels.
Cette initiative louable nécessite pour conserver sa crédibilité aux yeux du consommateur une cohérence entre les produits d'une même famille, pour les fromages au lait de vache par exemple. Notre constat est affligeant. (lien avec la page "Incohérence des AOC")
Il faut redéfinir le vrai lait cru pour pouvoir parler de véritable Camembert.