Comité de défense du VERITABLE CAMEMBERT

 

Déjà en 1909

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Editorial : 21 décembre 2008

 

Editorial :

Opposer les concepts de

Tradition et modernité
Qualité et productivité
Artisanat et Industrie

est une évidence aux yeux des consommateurs avertis, qui savent distinguer achats de besoin et achats de plaisir.

Le rêve a des limites. La crise financière illustre l’incrédulité des acteurs économiques et, notamment de certains professionnels qui ont apparemment perdu le sens des réalités. Nos « marketers » seraient bien inspirés de respecter la nature des produits dans leur quête de conquête de marchés à partir de marques prétendant définir le goût des consommateurs.

En matière alimentaire, il nous semble opportun de redéfinir la vérité des produits, de promouvoir les vrais produits de tradition artisanale en liaison avec des produits industriels destinés au mass market. Cette dualité est gage de développement économique concerté, de respect de la diversité des goûts des consommateurs.

L’application définie ci-après pour le Camembert, s’inspire d’expériences menées avec succès dans différentes régions et s’applique non seulement à l’ensemble des fromages, mais aussi à l’intégralité des produits alimentaires, voire à certains produits traditionnels porteurs d’image d’un savoir faire séculaire, base de la richesse de notre patrimoine …

La notion d’appellation contrôlée s’avère insuffisante dans un contexte où l’administration a suivi les professionnels parmi lesquels les industriels ont fait la loi. L’incohérence des AOC des fromages au lait de vache en sont une illustration qui n’est malheureusement pas limitée.

Le vocable « lait cru » est une invention des industriels au moment de la création du camembert au lait pasteurisé. Il induit une confusion évidente pour le consommateur qui y voit un lait naturel, et non, pas seulement, un lait non chauffé au-delà de 40 ° ! La notion de risque sanitaire est doublement remise en cause :

Le « vrai lait cru » aux yeux du consommateur est un lait naturel, produit par des vaches nourries à l’herbe dont la race est directement liée au terroir sur lesquelles elles paissent. Ce deuxième trait n’a pas échappé aux professionnels dans le cadre de la redéfinition de l’AOC du Camembert de Normandie … avec une mise en œuvre adaptée à leurs besoins respectifs !

Le « vrai lait cru » ne doit subir aucun traitement thermique, ni chauffage excessif, ni refroidissement intempestif … les producteurs de fromages de Comté viennent de modifier leur AOC sur ce dernier point !

Le « véritable camembert » ne peut être fait qu’à partir du « vrai lait cru ».

Cette revendication ne pouvait pas être énoncée par les membres du Syndicat des Fabricants du Véritable Camembert de Normandie (S.V.C.N.) quand, en 1909, ils ont défini le camembert, ses caractéristiques et ses critères de production. Le lait était naturel, les vaches normandes.

Les notions de qualité étaient primordiales, celles de productivité inexistantes. Les mutations économiques vers une société de consommation, l’affluent society de Galbraith, l’apparition du mass market, les volontés hégémoniques des marques et l’appât du gain, le « make money », ont non seulement inversé ces objectifs industriels fondamentaux, mais aussi, crée de nouvelles échelles de valeur basées sur le paraître plus que sur l’être … aujourd’hui, les châteaux de cartes sont en train de s’effondrer.

Notre souhait n’est pas un impossible retour en arrière mais la reconstruction d’une activité artisanale traditionnelle à coté, voire mieux, avec le concours des structures industrielles existantes, non seulement pour le Camembert, mais, dans un premier temps, pour l’ensemble des fromages normands en boostant les réalisations des fromagers de Neufchâtel … en développant si possible, les initiatives existantes dans d’autres régions, en Auvergne, en Savoie, …. Pour atteindre une masse critique suffisante pour assurer une commercialisation spécifique basée sur la qualité des produits, la qualité de service et sur non les prix, donc sur la diversité des goûts des consommateurs pour répondre à leurs attentes d’achats de plaisir.

Cet enjeu correspond à la création de nouvelles fermes de production à partir de vaches normandes nourries à l’herbe. Certaines existent déjà. Encourager les mutations est possible à partir de la valorisation indispensable des produits. Rappelons qu’en cas d’achats de plaisir, le prix n’est pas un critère de choix s’il n’est pas excessif.

La production sur place nécessite des unités importantes peu compatibles avec la libre entreprise traditionnelle. L’exemple savoyard des fruitières est une solution apparemment souhaitable en résolvant les problèmes de contrôle de la garantie du « vrai lait cru » et de la commercialisation des produits. Les centres de production d’autrefois étaient proches de cette solution … 6 alors au Renouard (500 habitants) : production de camembert (Anée, Hardy) de livarot (Graindorge, Thomas) de Pont l’évêque (Moreau, Fleuriot) ! … de la revitalisation du milieu rural.

Le respect des règles traditionnelles de production, notamment en termes d’ensemencement, de caillage, de moulage, de salage et d’affinement doit être suivi et systématiquement contrôlé.

Sur ces bases, la promotion du « véritable camembert de Normandie » complétera l’offre de produits industriels aux goûts standardisés de Normandie et d’ailleurs. Il faut encourager le développement des marchés en assurant la promotion du Camembert à l’échelon mondial en précisant l’origine des produits, Camembert du Périgord, de Picardie ou des Charentes voire du Danemark et d’ailleurs … précisant que le véritable camembert est normand fait à partir de vrai lait cru de vaches normandes.

Le nom Camembert est générique d’un produit. La rançon du succès est son universalité. Sachons l’utiliser au mieux … pour exprimer des différences et convaincre les consommateurs de la qualité inimitable du vrai produit. Seul le diamant est éternel.

Certains peuvent préférer voir la marque « Président » couvrir l’ensemble des marchés des produits laitiers et prétendre dicter leurs goûts aux consommateurs !

Tel est l’enjeu de notre action.

Compte tenu de la faiblesse de nos moyens, nous ne pouvons avoir qu’une activité de constats et de propositions.

Nous avons enregistré plus de 30.000 visiteurs et pétitionnaires de 90 pays sur notre site depuis sa création. Un chiffre suffisant pour constater la notoriété mondiale du Camembert et l’incrédulité de la plupart concernant le lait cru !

Nous constatons les méfaits de cette guerre fratricide :

Une suite de décisions qui affaiblira cette notoriété et, à terme, décrédibilisera le produit.

Nous sommes convaincus de l’intérêt des tests comme celui de Que Choisir du mois d’août dernier

(http://www.quechoisir.org/TestComparatif.jsp?id=Ressources:TestsComparatifs:42D9E418C176D128C12574A9002E5728&categorie=NoeudPClassement:8B255B30C03822B5C12573AE0040F8E7&catcss=ALY000)

qui permettent de démontrer les limites de la prétention des marques et la diversité des goûts des consommateurs, leur versatilité.

Nous pensons que mieux que Coca Cola, le Camembert peut développer une politique internationale d’identification présentant une palette de goûts diversifiés à partir de gammes de produits structurées explicitement en fonction de leurs origines respectant un process de production commun adapté à des moyens différenciés.

Les marchés sont vastes : il y a de la place pour tout le monde. A partir du Véritable Camembert au vrai lait cru comme produit de référence, il est souhaitable de voir se développer harmonieusement des productions industrielles complémentaires répondant aux différentes attentes des consommateurs. Il existe dans le monde de nombreux vins mousseux élevés selon la méthode champenoise … et un seul champagne.

Nous aimerions voir les différents acteurs de la filière participer à l’élaboration et à la mise en place d’une politique de promotion du fromage le plus connu au monde à partir de l’Académie Marie Harel, structure associative ayant comme objectifs, la promotion et la formation, spécifiques du Camembert. Nous aimerions voir un tour de la table avec les producteurs normands, les groupes fromagers français (Bel, Besnier, Bongrain, …), européens (danois, allemands, …) américains (Boyden, …) ou autres intéressés par la production des camemberts.

Quelques exemples de confusion des consommateurs.

Une réaction pertinente !

Un de nos correspondants anglais s’est étonné de voir dans une émission télé un reportage sur le camembert … fabriqué en Allemagne !

Illustrations de nos propos :